Paysage intérieur
Paysages Intérieurs: ce sont des photographies de lieux désaffectés où le photographe a joué, avec poésie, avec l’ombre et la lumière, le noir et le blanc, afin d’approcher l’abstraction et de souligner excessivement les contrastes. Cette série a été réalisée dans des endroits antinomiques, des lieux aussi divers que l’abbaye de Noirlac et celle de Jumièges, une chambre mansardée, des usines désaffectées à Nantes ou dans la forêt de Cany. Ces différents lieux lui ont cependant permis de créer une unité photographique d’instants, de lieux saisis, devenus abstraits et insolites.
Dans cette série, il y a, entre lumière et obscurité, entre intérieur et extérieur, une présence, une réflexion qui nous font penser au travail de Soulage et à la notion de vide et de plein dans la philosophie taoïste. Par ailleurs, le silence qui a envahi ces différents lieux propose un discours dont a su tirer profit Daniel-Henri Feuillade avec son choix de zones où la lumière est très blanche et, à partir de celle-ci, il a cherché des nuances de gris qui amènent, en d’autres zones, à un noir très intense. Ses photographies sont en quelque sorte un rêve fait d’espaces vides, devenus silencieux mais prêts à répondre à une visite qui les animerait. Ce qui est mis en évidence avec cette série, c’est la lumière, ces taches blanches qui dévoilent, cette lumière dont la fonction est tout de même de révéler les formes. Même si ces lieux demeurent dans une quasi-pénombre, ils se révèlent par l’intensité, le paroxysme des noirs et des gris, comme le montrent les trois photographies prises à l’intérieur de l’abbatiale de Noirlac.
Chaque photographie est en attente du spectateur, en attente d’une autre solitude qui prendra le temps d’y installer un instant son regard. Dans cette dialectique de l’image, il y a la relation à la fois simple et métaphysique du photographe, puis celle que pourra avoir le spectateur s’il laisse son imagination le guider. Daniel-Henri Feuillade’dit:
« Le réel n’est pas photographiable, et il nous faut bien créer des fictions qui lui ressemblent ou plutôt à une réalité, celle du photographe ».
© Didier Du Blé
Note
La série est composé de 60 photographies noir et Blanc 20×30 cm
Plus d’un important fond archive couleur et noir et blanc